macadam
Je suis mort ce matin. Je suis mort ce matin dans une douce lumière automnale. Je n’ai pas eu de cancer, ni de triple pontage raté, ni quoi que ce soit en fait. Mon cœur s’est juste arrêté et je suis mort.
« Je ne mangerais pas ce midi, avais-je dit à Carole avant de partir. J’étais loin de me douter à quel point cela allait être vrai.
6h40. Le réveil a sonné, je me suis levé, ai pris ma douche et suis descendu pour déjeuner. Je me souviens du craquement du bois des escaliers et de m’être inquiété de ne pas réveiller mon fils. Dans la cuisine j’ai pris – je crois – du muesli et un grand verre de jus de tomate au paprika. J’avais découvert ça pendant un voyage à Rio. Les volets étaient clos et on aurait que le jour ne s’était pas encore levé dehors. Carole est descendue peu après. Je l’ai embrassé et lui ai dit ce qui s’était avéré être une prédiction.
« A ce soir alors, m’avait-elle répondu en m’embrassant la joue.
7h15. La ville est toute réveillée. Les immeubles ont les yeux grands ouverts et regardent à travers le double vitrage, l’agitation des hommes trente étages plus bas. Les voitures roulent au pas et dans chacune d’elles fulmine quelque employé en retard. Il n’y a bien que la nature a garder les stigmates de la nuit, engourdie qu’elle est par le froid et le brouillard.
Je remontais le flot des gens, je me battais à contre-courant pour atteindre ma bouche de métro.
……non chéri, tu le fais déjeuner quand même……oui je te l’avais dit que je dormais au bureau cette nuit……j’appelle pour confirmer mon rendez-vous……
Dans tout ce fourmillement, le premier signe a été la perte d’audition. Pendant un court instant je me suis cru dans un bocal. Puis, la douleur vint dans le bras et la poitrine. Ceux qui prétendent vouloir mourir d’une crise cardiaque n’en ont certainement jamais eu. Faire un arrêt cardiaque ca fait un mal de chien ! Et puis plus rien. Pas même la chute. Pas même le crâne contre le trottoir. Le cœur s’arrête, personne ne s’en soucie et l’on meure. Seul sur le macadam. On ne se voit pas s’éloigner de son corps. Il n’y a pas de tunnel, de lumière, de vieux barbu tout ça ce sont des conneries. On meurt et puis c’est tout.
« Je ne mangerais pas ce midi, avais-je dit à Carole avant de partir. J’étais loin de me douter à quel point cela allait être vrai.
6h40. Le réveil a sonné, je me suis levé, ai pris ma douche et suis descendu pour déjeuner. Je me souviens du craquement du bois des escaliers et de m’être inquiété de ne pas réveiller mon fils. Dans la cuisine j’ai pris – je crois – du muesli et un grand verre de jus de tomate au paprika. J’avais découvert ça pendant un voyage à Rio. Les volets étaient clos et on aurait que le jour ne s’était pas encore levé dehors. Carole est descendue peu après. Je l’ai embrassé et lui ai dit ce qui s’était avéré être une prédiction.
« A ce soir alors, m’avait-elle répondu en m’embrassant la joue.
7h15. La ville est toute réveillée. Les immeubles ont les yeux grands ouverts et regardent à travers le double vitrage, l’agitation des hommes trente étages plus bas. Les voitures roulent au pas et dans chacune d’elles fulmine quelque employé en retard. Il n’y a bien que la nature a garder les stigmates de la nuit, engourdie qu’elle est par le froid et le brouillard.
Je remontais le flot des gens, je me battais à contre-courant pour atteindre ma bouche de métro.
……non chéri, tu le fais déjeuner quand même……oui je te l’avais dit que je dormais au bureau cette nuit……j’appelle pour confirmer mon rendez-vous……
Dans tout ce fourmillement, le premier signe a été la perte d’audition. Pendant un court instant je me suis cru dans un bocal. Puis, la douleur vint dans le bras et la poitrine. Ceux qui prétendent vouloir mourir d’une crise cardiaque n’en ont certainement jamais eu. Faire un arrêt cardiaque ca fait un mal de chien ! Et puis plus rien. Pas même la chute. Pas même le crâne contre le trottoir. Le cœur s’arrête, personne ne s’en soucie et l’on meure. Seul sur le macadam. On ne se voit pas s’éloigner de son corps. Il n’y a pas de tunnel, de lumière, de vieux barbu tout ça ce sont des conneries. On meurt et puis c’est tout.