quand le courage fuit, que reste-t-il?

Publié le par ulfasso

Nous sommes en septembre et l’été ne semble pas vouloir quitter le ciel. Le soleil est haut et chaud, et l’air est lourd. Victor est dans le tram qui le mène à sa nouvelle université. Il écoute tranquillement le ronronnement de la vie des autres usagers.


…tu aurais du voir sa tête quand je lu ai annoncé que j’étais enceinte ! il était vert !...…non Kévin tu ne lèches pas tes doigts après avoir ramassé ce truc par terre c’est dégueu !.........................................


Au travers des vitres marquées de graffiti le paysage défile, invariablement, défiguré. Puis, le tram s’arrête. ‘La Rampe’ dit la voix électronique, étouffée par le brouhaha de la ville. Les portes s’ouvrent et Victor sort sur le quai. La chaleur l’accable et quelques gouttes de sueur perlent sur son front quasi instantanément. Un rapide coup d’œil aux alentours. Des boulangeries bon marchées, des adolescents qui courent leurs sacs à dos trainant sur le macadam, des arbres trop jeunes pour offrir leur ombre en refuge, des pigeons estropiés s’abreuvant à la fontaine sur la place. Et derrière lui, le bâtiment de l’Institut se dresse fièrement.

Le hall est incroyablement lumineux, de grands volumes, des lignes épurées, des matériaux aériens, on s’y sent bien. Au fond d’un couloir un petit attroupement, des étudiants assurément. Les sacs sont lancés nonchalamment sur les épaules dénudés, ou au pieds de longues jambes bronzées. Au retour des vacances on est toujours nonchalant et bronzé. Victor n’échappe pas à cette règle. Il est amusant d’ailleurs de noter que l’on remarque la différence de moyens des étudiants à leur bronzage de septembre ; Victor, lui, triche il arrête systématiquement de travailler un semaine avant la rentrée afin de faire le plein de soleil.

Il se passe un bon quart d’heure avant qu’il ne la remarque. Dans un coin, assise sur un bloc de pierre art-déco, elle discute avec une autre fille, peut-être une amie. Brune, le visage d’un finesse presque insolente, des yeux éclatants. Il l’a regarde, se dit qu’elle est pas mal, et la regarde encore.

Un homme plus âgé arrive alors et coupe court à sa décortication visuelle. Il se fraye un chemin au travers du flot des étudiants à la manière de Moïse, sort un trousseau de clef clinquant et pénètre dans l’amphithéâtre. Victor laisse passer le vieux bonhomme. Et elle le dépasse, sans un regard. Autour d’elle une espèce d’attraction surréaliste, un parfum d’interdit, d’irréel et dans ses cheveux abîmes, des vanilles tressées. Une beauté qui coupe le souffle on en voit pas tous les jours, on peut ne pas croire au coup de foudre, mais quand on croise une fille comme celle-là il n’y a pas trente-six réactions possibles. Un coup dans l’estomac voilà ce que c’est, un coup lourd et sourd qui terrasse, empêche de respirer brouille la vue. Un peu comme un pet moisi mais sans l’odeur et en plus agréable.

Les étudiants entrés et installés dans l’amphithéâtre, le professeur commence la cérémonie informelle d’accueil. Camouflé dans la masse des têtes brunes, blondes et rousses Victor contemple cette fille dont il ignore le nom. A s’en faire péter les rétines qu’il la regarde, il pourrait presque l’user tant son regard ne dérive pas. Il cherche des défauts. Des pellicules, des boutons, des affreuses cicatrices qu’elle voudrait cacher. Mais rien. Il n’y a sur ce petit corps pas une parcelle, pas un centimètre carré qui ne doive être bon à embrasser, caresser, lécher, mordiller, à aimer.

Le temps passe ainsi et le vieil universitaire finit bien vite son discours. Comme un seul être alors, tous ces jeunes gens et ces jeunes filles nonchalants et bronzés, se lèvent et repartent aussi bruyamment qu’ils sont venus. Victor suit le mouvement sans être particulièrement inspiré. Il l’a perdu un instant de vue et la recherche maintenant comme un camé sa dose. Sa dose de beauté pour se dilater la pupille.

Le quai du tram est bondé, et il ne la voit pas. Il monte dans un wagon espérant avoir de la chance, mais elle n’y est pas et le ronronnement de la vie des autres devient alors un vomissement immonde.


…ouais à Amsterdam ! c’était génial…..nan tu te l’es tapé ?!..........,brun, grand,……………et tu crois que les partiels seront difficiles ?...........................on bouffe à McDo ?......................................................

Publié dans moonbeam

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S
Waouh... description minutieuse et très parlante ... ... tu plantes ton décor formidablement bien, les comparaisons et autres images sont criantes de vérité, idées piquantes à souhait ,on ne lit pas on vit le truc... c'est presque du cinéma ... suis encore dans la cour de la fac ; ))<br /> nb : ah rétines et pupilles... Souchon a raison
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S
genial!!<br /> vraiment du vécu pour tout le monde<br /> c excellent et a la fois affreux....<br /> en tout cas ce genre de rencontre arrive moins souvent que de croiser le"vomissement immonde"!
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