.....pfiou lala quelle update mes aïeux!

« Ton esprit s’égard bien souvent samouraï. »

            Kyosuke releva la tête et fixait l’homme en face de lui. Toujours ce vieillard. Il l’avait laissé au ruisseau et voilà qu’il le retrouve dans ce village assassiné. Leurs deux destins étaient liés d’une manière ou d’une autre. Qui était-il ?

            Mais finalement cela avait-il une si grande importance ?

            A l’extérieur, la pluie battait toujours le sol, le vent faisait encore danser les arbres et la foudre venait parfois faire craquer le ciel dans un bain de lumière éphémère.

            Soudain une porte se brisa. Deux hommes vêtus de noir firent irruptions dans la pièce sabres aux poings. Des ninjas. Des assassins. Les tasses de thé se renversèrent quand les deux vagabonds se dressèrent pour les affronter. L’esprit alerte ils guettaient le moindre signe d’un renfort qui eut été de mauvaise augure.
            « Ils ne sont que deux. On peut les prendre, jeta le vieillard. »
            Kyo avait levé son sabre prêt à l’affrontement. Seule une goutte de sueur perlant sur son front venait trahir la tension qui régnait dans la pièce. Les deux ninjas attaquèrent d’un même mouvement. Les lames s’entrechoquèrent.
            Le vieux katana de Kyosuke pivota, feinta et riposta. Une gerbe de sang, le foie était touché. Le premier ninja s’effondra.
            Le vieil homme s’élança au contact, mais la rudesse du choc l’envoya au sol. Le poids des années, se dit-il. Il esquiva la seconde attaque, se releva en fouettant l’air de chacun des membres de son corps. Le sabre du ninja s’envola. Sa lame venait se planter dans le bois tandis que celle du vieillard venait se placer entre les yeux et l’arrête du nez de l’assassin. Le visage fendu, il s’écroula, inerte.
            Les deux hommes sortirent sur le pas de la maison. Hormis la tempête, le village était calme. La pluie troublait la vision et ce n’est qu’un éclair qui trahit le troisième ninja se lançant sur eux. Kyosuke prit les devant et sur une technique verticale stoppa net l’assassin trop téméraire.
           «  Ah c’est plus revigorant que les cuisses d’une femme ces combats !! » le vieil homme évacuait la tension des affrontements par un rire ventral et édenté.
            Au cœur du raffut de la tempête, au-delà du battement de la pluie sur les toits, Kyosuke percevait un bruit tout autre.
            « Bravo ! Alors là je dois dire que je suis étonné de te revoir si en forme vieillard ! »
            De l’arrête d’une maison que la pénombre dissimulait apparut un homme vêtu de blanc. Katana et wakizashi à la taille, il s’avança. Il applaudissait. Le kimono orné d’un phénix flamboyant et richement brodé laissait comprendre son rang. Il était à coup sûr le commandant d’un groupe important d’hommes, très certainement de ceux qui les avait attaqués. Le claquement sec de ses mains se répercutait aux alentours et c’était ce bruit que Kyosuke avait entendu au milieu du vacarme de la pluie.
            « Et moi qui pensait avoir ordonné que le ménage soit fait avant que je n’arrive. Décidemment il est de plus en plus difficile de trouver du personnel performant, n’est-ce pas Shigeru ? »
            Quand il entendit ce nom dans la bouche du samouraï, le vieillard se raidit, son visage se ferma et un spasme nerveux parcoura son visage s’appesantissant sur son oeil. La tension d’un passé depuis longtemps sous chape devait avoir repris possession de son corps abîmé par les années. Kyosuke regardait la scène pensant qu’il se tramait quelque chose qu’il ne comprenait pas. De toute évidence, les deux hommes se connaissaient et ça ne sentait pas la nostalgie, la rancœur, la haine et l’amertume était partout palpable.
             Le vent cessa peu à peu de tourmenter les pins et les érables. La pluie elle continuait de frapper le sol et les toits. Le soleil s’était rendu aux masses grises des nuages si bien que l’on aurait pu se croire de nuit.
            « Pourquoi avoir fait cela ?
          _ Cela me paraissait pourtant évident. C’est ce qu’on appelle mettre en œuvre des menaces. Shigeru, toi mieux que personne peut comprendre cela.